Rencontre avec Sandrine, fondatrice de Cousette Communication
Cousette Communication vous connaissez ? Ou peut-être Cousette entre copines ? Ou encore les Entrepreneuses créatives ? Si non, vous ratez quelque chose ! Mais ne vous inquiétez pas, je vais tout vous présenter parce que Sandrine Franchet, la fondatrice de tout ça a accepté de répondre à nos questions. A la fois journaliste, chef d’entreprise et auteure, elle nous raconte son parcours et les opportunités qu’elle a su saisir.
Son parcours
- Etudes : Sciences po lyon et DESS de journalisme à Paris
- Pigiste puis journaliste pour le magasine Entreprise et carrières -journalisme RH, informations sociales et management-
- 2007 : Déménagement à Chambéry
- 2007 : Création de son entreprise Cousette entre copines qui commercialise des kits de couture
- 2009 : Déménagement aux Pays-Bas
- 2011 : Lancement du blog Cousette entre copines et création d’une vraie communauté
- 2011 : Création de Cousette Communication, agence de communication à destination des entrepreneuses créatives
- 2014 : Sortie du livre « Vendre et mettre en avant ses créations »
- 2015 : Sortie du livre « Guide des entrepreneuses créatives »
- 2017 : Sortie du livre « Small business – Créer sa marque et son identité »
- 2018 : Sortie du livre « Organiser des ateliers créatifs »
Comment est-elle passée de journaliste à chef d’entreprise ?
Lors du rachat d’Entreprise et carrières par un grand groupe financier, Sandrine a senti qu’il fallait qu’elle s’ouvre à autre chose. Elle s’est prise de passion pour la couture et a suivi des cours avec une styliste professionnelle pendant un an. En 2007, son mari, qui travaille dans l’administration, est muté à Chambéry. Sandrine sait que ce n’est que pour 3 ans et ce n’est pas suffisant pour se créer un réseau pour son métier de journaliste. Alors, elle décide de vivre de sa passion et de lancer sa boîte. C’est comme ça qu’elle crée Cousette entre copines.
Cousette entre copines qu’est-ce-que c’est ?
Le Cousette entre copines d’aujourd’hui est bien différent de celui de 2007. A l’époque, Sandrine crée et commercialise des kits de coutures pour réaliser des DIY à la maison. Elle vend principalement en ligne. Elle décide aussi d’investir dans des salons pour se faire connaitre. Son activité marche bien ; elle étoffe l’offre en vendant des créations, de la broderie mais aussi en organisant des ateliers de couture. Elle crée aussi le premier collectif de créateurs à Chambéry.
En 2009, nouvelle mutation de son mari, cette fois-ci aux Pays-Bas ! Malheureusement -ou heureusement-, le fait de quitter la France lui fait perdre la clientèle savoyarde qu’elle avait gagné. En 2011, elle met en place le blog Cousette entre copines avec beaucoup d’articles sur l’entrepreneuriat, d’interviews de créatrices, d’articles sur les événements, les salons. Avec le blog, elle souhaite attirer les gens qui sont intéressés par le fait-main mais aussi se faire des contacts professionnels, notamment sur Facebook où elle découvre des communautés d’entrepreneuses qui se sont lancées dans le fait-main.
« Suite à la création de mon blog, beaucoup de créatrices ont commencé à me demander de l’aide et des conseils pour écrire leur candidature pour les salons ou leur article de blog. Je me suis dis qu’effectivement ces créatrices avaient leur savoir-faire mais avaient des besoins d’accompagnement dans leur business. »
« J’ai donc décidé de créer des services pour les aider en termes de communication et de rédaction. Le but était d’être moins cher qu’une agence de comm parce que je m’adressais à des micro-entrepreneuses qui n’ont pas beaucoup de moyens et donc de faire des services basiques qui me permettent d’avoir beaucoup de clients. »
Cousette Communication, la suite…
Sandrine lance donc ses services et se sert de son réseau déjà existant pour se faire connaître.
« Un jour, je reçois un mail de Sophie-Charlotte Chapman que j’avais interviewé pour le blog. Elle veut me prévenir qu’elle aussi elle lance son entreprise et s’adresse à la même cible que moi. Elle lance des formations et tutos pour travailler son blog… pour entrepreneuses créatives. »
Plutôt que d’y voir une concurrente, Sandrine se dit qu’au contraire, elles pourront peut-être un jour travailler ensemble. Sandrine fait du conseil, Sophie-Charlotte de la formation. Le temps passe, elles restent en contact puis Sophie-Charlotte parle à Sandrine des webinaires pour les créatrices qui existent en Angleterre. Cela n’existe pas en France alors elles décident de se lancer ensemble et sortent au printemps 2012 leur programme de formation d’un mois à distance.
S’en suivra plusieurs auto-formations ou formations qui sont en vente sur le site de Cousette Communication. Elles ont aussi leur groupe Facebook avec une communauté de 12 000 membres : Les entrepreneuses créatives. C’est là, que Sandrine et Sophie-Charlotte parlent de leur envie d’écrire un livre.
Tu as déjà une carrière de journaliste, créé deux entreprises -voire trois avec les entrepreneuses créatives- et tu décides d’écrire un livre ? Comment ça s’est passé ?
Partant du constat que les créatrices ont des besoins en communication et en commercial, elles décident d’écrire un livre de conseils pour les femmes qui se lancent dans la création. Il en existe partout sauf en France, alors elles se lancent et contactent les éditions Eyrolles qui acceptent le projet. Elles publient « Vendre et mettre en avant ses créations » qui retracent les grandes étapes d’un projet du choix du statut à la législation de la vente à distance.
Elles communiquent beaucoup sur ce livre et c’est un succès. Depuis 2014, 10 000 exemplaires ont été vendus. Une réactualisation du livre est en cours.
« Petite anecdote, quand on a écrit notre premier livre on ne s’était jamais rencontré. Moi au Pays-Bas et elle à Rouen. On s’est rencontré en novembre 2014 à un salon où on était invité pour faire un atelier. Cela faisait un an et demi qu’on bossait ensemble sans s’être jamais rencontré et heureusement ça s’est bien passé. »
Mais l’aventure ne s’arrête pas là. En 2015, elles sortent le « Guide des entrepreneuses créatives » pour celles qui ont déjà leur activité et qui veulent se développer.
En 2017, « Small business : Créer sa marque et son identité » sort en librairie. Celui-ci, ne s’adresse pas seulement aux entrepreneuses créatives mais à tous les jeunes entrepreneurs. Il est centré sur l’image d’une marque, l’identification de son message.
Enfin, cette année -cette semaine en fait- sort « Organiser des ateliers créatifs ». Ce livre est là pour aider toutes les créatrices qui veulent se lancer dans l’organisation d’ateliers. Sandrine et Sophie-Charlotte l’ont construit pour que les entrepreneurs aient une méthode afin de bien construire son produit et bien choisir son message.
« C’est ce qui fait que nos guides marchent bien : il y a des témoignages d’entrepreneuses, de financiers, de comptables…Nos guides obéissent vraiment à une démarche journalistique. Ils sont documentés. »
La question que tout le monde se pose… est-ce-que ça rapporte ?
« Les entrepreneuses créatives c’est plus de la comm. On ne monétise pas le blog à part quelques partenariats. La communauté c’est pour l’image et l’échange. C’est nos activités respectives qui nous font vivre. »
« Les livres, c’est 8% de droit d’auteur chez Eyrolles et nous on est deux. L’éditeur donne une avance sur les droits d’auteur normalement. D’ailleurs il faut sinon c’est un peu une arnaque. L’éditeur est responsable de la communication, il prend un risque mais nous aussi. Une avance chez Eyrolles c’est 2000€ donc divisé par deux pour nous. »
C’est difficile d’être publié ?
« Je ne suis pas sûre. Chez Eyrolles ils publient beaucoup, ils font de la masse. Ils ne dépensent pas beaucoup en communication. Sur le 1er livre, on a beaucoup communiquer nous-mêmes et ça a marché. Aujourd’hui Eyrolles organise des signatures quand on sort un livre. »
« Il faut essayer d’arriver avec un angle un peu spécifique. Publier te donne une visibilité et une notoriété. J’ai fait une étude il n’y a pas longtemps pour savoir comment les gens me connaissaient et c’était par les entrepreneuses créatives et les livres. »
Entre temps, tu es rentrée en France -à Lyon-, comment se passe ce nouveau changement ?
Sandrine revient en France en 2016, seule avec trois enfants. L’enjeu financier n’était plus le même. Deux choix s’offrent à elle : le retour au salariat ou trouver une mission de freelance lui permettant d’avoir un revenu régulier.
« Un jour je croise une copine à Lyon et je lui dis que je cherche un mi-temps pour stabiliser mes revenus. Elle me demande pourquoi je ne postule pas dans des écoles pour donner des cours. Je n’y avais jamais pensé ! »
« J’ai postulé dans les écoles privées avec pour objet « proposition de partenariat ». L’ISCPA m’a proposé d’animer un module d’initiation à la communication digitale. C’était parfait. »
Aujourd’hui, elle donne des cours dans plusieurs écoles de communication ou de journalisme ce qui lui permet d’avoir un chiffre d’affaires régulier.
« Je sais en début d’année combien d’heures je vais faire et combien je suis payée. J’ai une vision de mon chiffre d’affaires. Aujourd’hui, à l’année je dois donner autour de 250h de cours mais c’est très saisonnier. »
En dehors des cours, Sandrine fait toujours beaucoup de coachings et d’accompagnements individuels. Elle a su développer sa communauté et fidéliser ses clientes ce qui lui permet de ne quasiment pas faire de prospection.
« Entre les réseaux sociaux, le référencement, les bouquins, le bouche-à-oreilles, ce sont les clientes qui me contactent »
Quelles sont tes projets ?
Un autre livre ? « toujours ! »
Sandrine pense à changer de statut en intégrant une coopérative. Elle retrouverait le statut de salarié et la coopérative s’occuperait de facturer ses prestations. Elle fait ce choix pour des questions de protection sociale mais aussi pour tenter l’aventure de l’entrepreneuriat à plusieurs.
« Il y a plus de 10 ans que je travaille toute seule chez moi et je ressens le besoin de travailler à plusieurs. Il y a eu un projet à plusieurs il y a quelques mois qui ne s’est pas fait mais cette envie de travailler en équipe est restée. Ce n’est pas facile de s’associer mais la solution de la coopérative est un premier moyen d’entrer en contact avec des partenaires potentiels. Un intermédiaire pour voir si je suis faite pour travailler à plusieurs. »
Un autre projet serait de travailler avec des entreprises un peu plus grandes en intervenant sur des formations avec d’autres freelances.
Enfin, un projet avec Sofie-Charlotte Chapman :
« Les entrepreneuses créatives comptent 12 000 abonnés sur Facebook, c’est un véritable carnet d’adresses pour entrepreneuses. On voudrait ouvrir un site de portraits d’entrepreneuses créatives en partenariat avec des photographes. »
Les entrepreneuses créatives :
Le blog >> http://entrepreneuses-creatives.blogspot.com
Ses livres :
- « Vendre et mettre en avant ses créations »
- « Guide des entrepreneuses créatives »
- « Small business – Créer sa marque et son identité »
- « Organiser des ateliers créatifs »
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Vraiment intéressant comme entrevue. Autant sur les aspects entrepreunariat que création de commauté. Et surtout sans minimiser les emjeux personnels que cela peut amener : expatriation, balance travail – famille, gestion du risque, stabilité financière, etc. Bravo!