J’ai lu une fois que se lancer dans l’entreprenariat c’était accepter l’ascenseur émotionnel qui allait avec, le fameux « rouler coaster de la startup ». Parfois la peur de ne pas pouvoir se rémunérer, parfois l’euphorie d’un nouveau contrat. Et bien c’est pareil en reconversion

Je ne me pose pas encore de questions sur ma rémunération puisque pôle emploi me paie gracieusement tous les mois, mais des fois je me sens invincible, d’autres fois nulle. Parfois sûre de mes idées et de la finalité, parfois dans le brouillard total avec l’impression que ce que je fais n’a aucun sens. L’important dans tout ça, c’est d’être capable de faire face à nos émotions et de lâcher prise.

 

La mauvaise journée

Pour être honnête, cet article devait sortir ce matin. Mais hier, c’était une journée sans, une journée « down ». J’ai passé la journée à réfléchir à ce que j’allais faire sans jamais rien faire justement. Vous savez ces moment où une pensée en entraîne une autre et qu’on tourne en boucle jusqu’à qu’on se soit vraiment dévalorisé. Dans ces moments-là, on ne pense pas positif, on a beau essayer tous nos mantras favoris « j’en suis capable », « je suis formidable ». J’ai même bu mon thé dans ma tasse « n’oubliez pas d’être incroyable chaque jour »…

Oui oui oui, mais non en fait ! Rien n’y a fait. Pensouillard le hamster a tourné en boucle toute la journée dans ma tête et de plus en plus vite. Pensouillard le hamster c’est le « héros » pas très sympa du livre que Nath est en train de lire « On est foutu, on pense trop ! Comment se libérer de Pensouillard le hamster » du Dr Serge Marquis.

On pense trop, on est foutu !

Pensouillard, c’est le hamster dans sa roue, celui qui tourne en boucle pour nous empêcher d’avancer. Souvent, il commence avec une simple pensée négative. Pour moi hier c’était le fait que je n’ai pas réussi à me lever tôt et donc que ma journée commençait mal. Ça aurait tout aussi bien pu être une facture imprévue dans la boîte aux lettres, plus de PQ -ça énerve ça hein ??-, bref vous l’avez compris n’importe quoi. L’auteur nous dit d’ailleurs que dans ces moment-là la plupart du temps c’est notre ego qui parle et il n’a pas tord.

  • Soit on se sent nul parce qu’on a raté quelque chose et c’est notre ego blessé qui parle.
  • Soit, on pense qu’on aurait mieux fait quelque chose que quelqu’un d’autre -le PQ par exemple, vous, vous n’auriez jamais oublié d’en racheter-. 

Je pense que vous avez compris le principe et surtout que vous connaissez bien votre Pensouillard. Alors oui effectivement lâcher prise face à ce hamster n’est pas chose facile. Il nous fait vivre des hauts et des bas, les vraies montagnes russes émotionnelles.

 

Mon Pensouillard à moi

Hier, je n’ai pas pris la bonne route. J’ai laissé Pensouillard m’envahir et jouer avec mes nerfs toute la journée. Je suis partie de « je me suis levée trop tard, ma journée est fichue » et j’en suis arrivée à « ce que je fais est nulle, j’ai visé trop haut, je n’y arriverais jamais ». Et voilà comment je me suis pourrie ma journée toute seule.

J’ai résisté, je ne voulais pas céder à Pensouillard donc j’ai regardé un téléfilm de Noël, j’ai bu un bon thé chaud. A vrai dire, tout ça n’a fait que me faire céder, sombrer, courir avec lui. Il m’a complètement eu ! J’ai donc décidé d’utiliser mes propres méthodes de motivations -elles sont là- j’ai lu des articles de femmes qui m’inspirent et qui ont réussi, j’ai même posté la pensée positive du jour sur notre Instagram malgré tout, mais décidément Pensouillard était bien ancré et ça me faisait juste me sentir encore plus nulle et incapable.

J’ai donc passé mon jeudi à ne rien faire à part penser, ressasser les possibles erreurs faites et à couler avec mon ego, tel un boulet à mon pied. Je suis passée par la colère, contre moi-même bien sûr ! D’être aussi peu productive, de ne pas savoir contrer ces pensées mais aussi la colère d’avoir quitter mon job, de m’être lancée dans un projet aussi fou que la reconversion. J’ai fais ça jusqu’à ce que Nath rentre.

 

Et enfin… lâcher prise !

Elle m’a dit « mais enfin on a jamais dis que ce serait facile ! Et puis si ton projet évolue, change, que le webdesign prend un peu plus de temps est-ce que c’est si grave ? » Et la je me suis sentie bête, j’ai lâché prise et j’ai pleuré. J’ai pleuré et je lui ai dit tous mes doutes :

  • le webdesign est trop éloigné de ce que je sais faire,
  • j’ai l’impression que je n’y arriverais jamais, on a tellement travaillé et appris de choses dans notre ancien métier, pourquoi on ne s’en sert pas,
  • même si j’arrive à me former je n’arriverais pas à me vendre puisque j’aurais l’impression de ne pas être légitime dans le domaine
  • on a décidé de se former à quelque chose qu’on ne connait pas du tout et en plus on veut monter notre boîte c’est beaucoup trop !

Voilà, voilà… et Nath, ben elle a souri. Et elle m’a dit « Sacré Pensouillard ! Mais tu vois, c’est bien tu me parles et tu dis de quoi tu as peur sans aucune retenue. Tu n’as rien fais aujourd’hui ? et alors ? La pression y a que toi qui te l’a met. »

Et vous savez quoi ? Elle a raison ! C’est moi qui me met la pression et surtout j’aurais dû lâcher prise bien plus tôt dans la journée, comme pour faire un « reset » et pouvoir me réinventer un début de journée comme je le voulais.

Lâcher prise, ce n’est pas quelque chose qu’on nous apprend -au contraire-. On nous pousse plutôt à savoir se contenir, gérer ses émotions. Le contrôle c’est presque ce qui donne le baromètre de la confiance en soi et de l’estime de soi. Il faut gérer le stress, les responsabilités et surtout ne jamais craquer, comme si la vie c’était la loi du plus fort. Alors je vous le dis, ma vie c’est pas ça ! C’est exactement pour cette raison que j’en suis arrivée au burnout. C’est d’avoir garder, trop garder et surtout ne pas avoir su dire stop.

Aujourd’hui, c’est pareil, il faut que j’apprenne à lâcher prise, que je prenne du recul sur moi-même et sur ce que je fais. Simplement, être moins dure avec moi et surtout laisser mes émotions vivre même si elles sont mauvaises -on a jamais dis que la vie était toute rose, si ?

 

Engagement

Alors je vais faire un pacte avec vous, je ne me laisserais pas envahir par pensouillard la prochaine fois. Je ferais la liste de toutes les choses que j’ai apprises depuis le début, tout ce que je ne savais pas faire et que je maitrise maintenant et j’irais me promener. Rien ne sert de combattre Pensouillard de front, il vaut mieux le duper. Donc j’irais boire un thé chaud mais dehors avec une copine, je me ferais un ciné et je ne culpabiliserais pas de ne pas avoir bosser.

Parlez-moi de votre Pensouillard ? Qu’est-ce qu’il vous fait faire ? Et comment cohabitez-vous avec lui ?

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lâcher prise